Montréal, 10 mars, 2014 – L’industrie canadienne d’abattage de chevaux est l’une des plus grandes au monde, abattant une moyenne de plus de 85 000 chevaux par an. En plus d’être inhumaine, l’industrie présente un risque sérieux pour la santé et la sécurité du public. Ce risque a récemment été dévoilé dans le reportage « Tainted Meat » (viande contaminée), diffusé par 16×9, l’émission de journalisme d’enquête de la chaîne Global.
La grande majorité des chevaux qui aboutissent dans les abattoirs canadiens n’ont pas été élevés pour la consommation humaine, mais plutôt comme des animaux de compagnie, de sport ou de loisir. Ainsi, la plupart d’entre eux se sont fait administrer, un jour ou l’autre au courant de leur vie, un médicament vétérinaire. Plusieurs de ces médicaments – notamment le phenylbutazone, ou « bute », un anti-inflammatoire couramment utilisé chez les chevaux – sont interdits dans les denrées alimentaires par Santé Canada.
Pourtant, le seul moyen de contrôle exercé par l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour faire face au problème de contamination possible consiste à exiger que les chevaux destinés à l’abattoir soient accompagnés par une Fiche d’information équine (FIE) attestant que le cheval n’a reçu aucun médicament au cours des six derniers mois. La FIE ne couvre donc qu’uniquement la période de six mois préalable à l’abattage, et non la vie entière de l’animal. De plus, la FIE consiste essentiellement en une déclaration écrite du propriétaire du cheval, elle est donc facile à falsifier. En effet, en 2011, la Coalition canadienne pour la défense des chevaux a mené une enquête révélant que de nombreuses FIE qui accompagnaient les chevaux destinés à l’abattoir étaient incomplètes ou avaient été falsifiées.
En réaction aux préoccupations de santé et sécurité publiques engendrées par la faible surveillance règlementaire de l’industrie canadienne d’abattage de chevaux, le député du NDP Alex Atamanenko a introduit le projet de loi d’initiative parlementaire C-571 le 29 janvier dernier. Le projet de loi C-571 restreint l’abattage pour consommation humaine aux chevaux élevés principalement à cette fin et qui sont accompagnés d’un dossier médical complet couvrant toute la durée de vie de l’animal. Le projet de loi sera débattu à compter de ce printemps à la Chambre des communes.
« La SPCA de Montréal s’oppose à l’abattage des chevaux pour la consommation humaine, peu importe à quelles fins ces animaux ont été élevés, et est donc en faveur d’une interdiction complète de l’abattage de chevaux » souligne Me Sophie Gaillard, avocate et coordonnatrice de campagnes pour le département de défense des animaux de la SPCA de Montréal. « Toutefois, parce que le projet de loi C-571 réduirait de manière importante le nombre de chevaux qui finissent à l’abattoir, nous croyons qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction ». Pour lire la politique de la SPCA sur l’abattage de chevaux, cliquez ici.
« Nous encourageons les canadiens qui sont préoccupés par les conditions cruelles dans lesquelles les chevaux sont abattus dans ce pays, ainsi que ceux qui soucient de la sécurité des aliments, à contacter leur député pour lui demander de soutenir le projet de loi C-571 » a déclaré Me Gaillard. Pour contacter votre député au sujet du projet de loi C-571, cliquez ici.
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