Montréal, le 14 septembre 2018 – En prévision des élections provinciales, la SPCA de Montréal a soumis, le mois dernier, un questionnaire aux principaux partis politiques afin de mieux connaître leurs positions sur différents enjeux provinciaux touchant au bien-être animal. Nous dévoilons aujourd’hui les résultats de ce questionnaire sous forme de classement, du parti ayant les positions les plus favorables aux animaux à celui ayant les positions les moins favorables :
- Parti vert du Québec (PVQ)
- Québec Solidaire (QS)
- Parti québécois (PQ)
- Coalition Avenir Québec (CAQ)
*Le Parti Libéral du Québec a refusé de répondre au questionnaire qui lui a été soumis.
72 % des Québécois croient que le bien-être animal doit être au cœur des enjeux électoraux
En juillet dernier, la SPCA de Montréal avait demandé à la firme Léger Marketing de mesurer l’importance du bien-être et de la protection des animaux aux yeux de l’électorat québécois. Les résultats de ce sondage ont révélé que 72 % des Québécois et Québécoises estiment qu’il est important que les candidats et candidates aux élections provinciales traitent du bien-être et de la protection des animaux dans leur campagne électorale.
Les partis se positionnent
« Tous les partis à qui la SPCA de Montréal a envoyé son questionnaire – mise à part le Parti Libéral du Québec, qui a refusé de répondre aux questions – semblent reconnaître l’importance que revêt la question de la protection animale aux yeux des électeurs et électrices, car tous affirment qu’il s’agit d’un enjeu de haute importance. » commente Me Sophie Gaillard, directrice de la défense des animaux à la SPCA de Montréal. « Pourtant, seulement deux d’entre eux proposent des mesures concrètes en vue d’améliorer la protection des animaux au Québec. En effet, la Coalition Avenir Québec et le Parti québécois ont tous deux répondu à seulement une minorité des questions soumises. Seuls Québec solidaire et le Parti Vert du Québec ont pris la peine de répondre au questionnaire dans son intégralité et semblent avoir entrepris une véritable réflexion sur ces questions. »
Analyse
Aux fins du classement, les questions soumises aux partis ont été regroupées sous quatre principaux thèmes :
1. Les animaux d’élevage destinés à la consommation
La CAQ affirme qu’elle soutiendrait les initiatives des producteurs visant à améliorer le bien-être des animaux d’élevage, mais ne prend pas position relativement au rôle du gouvernement dans l’imposition de réglementation encadrant comment ces animaux peuvent être traités.
Le PQ soutient que c’est le devoir de l’État de s’assurer que les animaux d’élevage sont bien traités et que les normes doivent être le plus sévère possible, sans toutefois proposer de mesures concrètes pour atteindre ces objectifs.
QS propose de mettre fin à l’autorégulation de l’industrie en ce qui a trait au bien-être animal, d’adopter des codes de pratiques obligatoires et de mettre en place un programme d’inspection pour le bien-être des animaux d’élevage.
Le PVQ souhaite une réforme de fond, y compris une mise en place de réglementation stricte avec inspections et l’interdiction de plusieurs pratiques courantes qui compromettent le bien-être animal, dont notamment la mutilation systématique, le broyage de poussins mâles et l’utilisation d’aiguillons électriques.
2. Les animaux de compagnie
La CAQ ne prend pas position sur l’enchaînement en permanence des chiens, les interdictions de posséder des animaux dans les baux résidentiels, ni le dégriffage.
Le PQ n’a pas de position sur l’enchaînement en permanence des chiens, les interdictions de posséder des animaux dans les baux résidentiels, ni le dégriffage. Le parti dit vouloir éliminer les usines à chiots mais ne propose aucune mesure concrète pour encadrer la vente ou l’élevage d’animaux de compagnie.
QS propose de suivre l’exemple donné récemment par la Ville de Montréal et obliger les animaleries à se procurer des animaux à vendre en refuge. Le parti affirme aussi qu’il interdirait fort probablement l’enchaînement en permanence des chiens et se dit contre les clauses interdisant la possession d’animaux dans les baux résidentiels.
Le PVQ veut interdire la vente de chiens et de chats en animalerie et sur internet, et imposer la stérilisation obligatoire avec l’exception des petits élevages familiaux. Le parti s’engage à interdire l’enchaînement en permanence des chiens, les clauses interdisant la possession d’animaux dans les baux résidentiels et le dégriffage.
3. Les animaux exotiques ou sauvages en captivité et les animaux utilisés pour le divertissement
La CAQ ne prend pas position sur le bien-être des animaux élevés pour leur fourrure, ni la protection des animaux de compagnie dits « exotiques ». Le parti se positionne en faveur du maintien des rodéos au Québec.
Le PQ n’a pas de position sur le bien-être des animaux élevés pour leur fourrure, la protection des animaux de compagnie dits « exotiques », ni les rodéos.
QS s’engage à mettre fin à l’autorégulation de l’industrie de la fourrure en imposant des codes de pratique obligatoires, à prendre plus au sérieux l’inspection des fermes à fourrure et à mettre en application un système de permis pour ce type d’exploitation.
Le PVQ s’oppose fermement à toute forme de production et de commercialisation de fourrures et compte graduellement abolir cette industrie. Le parti propose de créer un système de permis de vente et d’élevage des animaux de compagnie dits « exotiques » en vue de mieux encadrer cette industrie. Le parti s’oppose également à toute forme de captivité animale dans le but de divertir et prévoit de graduellement interdire les rodéos, les cirques, les zoos et les aquariums.
4. L’application de la loi
La CAQ dit compter prendre les « moyens nécessaires » pour faire respecter la loi. Le parti prévoit de continuer à travailler avec les SPA et SPCA pour l’application de la loi pour le moment, mais ensuite d’étudier la possibilité de confier ce mandat exclusivement au MAPAQ.
Le PQ affirme considérer les SPA et SPCA comme des partenaires essentiels dans l’application de la loi et se dit ouvert à discuter en vue d’améliorer l’application de la loi.
QS s’engage à investir davantage de fonds publics dans l’application de la loi et à mettre en place les systèmes de permis qui ne sont pas actuellement en vigueur.
Le PVQ dit vouloir donner plus de pouvoirs aux SPA et SPCA, embaucher plus d’inspecteurs et mettre en place un Ministère de la condition animale qui serait responsable pour l’élaboration et l’application de législation relative au bien-être animal.
« Nous constatons que la plupart des partis politiques provinciaux s’engagent sur les questions touchant la protection animale, certains avec des mesures plutôt progressistes. » souligne Élise Desaulniers, directrice générale de la SPCA de Montréal. « Il reste beaucoup de chemin à faire, mais on espère que ce premier pas se transformera en mesures concrètes après l’élection. »
Références:
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Personne-ressource pour les médias : Anita Kapuscinska, SPCA de Montréal, 514 656-2760, ou anitak@spca.com.
À propos de la SPCA de Montréal
Fondée à Montréal en 1869, nous avons été la première organisation vouée au bien-être animal au Canada et notre mission est de :
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- représenter leurs intérêts et assurer leur bien-être;
- favoriser la conscientisation du public et contribuer à éveiller la compassion pour tout être sensible.
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