Message d’Élise Desaulniers, directrice générale de la SPCA de Montréal
S’adapter aux imprévus, c’est un peu le quotidien d’un refuge comme le nôtre. Il nous arrive en effet de recevoir d’un coup des dizaines de poussins, de chiens et même d’araignées, ou encore de devoir improviser un lit confortable pour un cochon qui devra temporairement dormir chez nous. Nous sommes là depuis 150 ans pour aider le Québec et ses animaux à traverser les grandes crises. Nos bénévoles ont, par exemple, sauvé des centaines de bêtes du déluge au Saguenay en 1996, et nous sommes venus en aide aux animaux victimes de la crise du verglas de 1998.
La situation actuelle au Québec est inédite, et comme c’est le cas lors des imprévus quotidiens, nous y faisons face en nous rassemblant autour de nos valeurs communes : le bien-être des animaux d’abord, puis la compassion, l’intégrité, le respect et la communication.
Concrètement, nous prenons acte de l’état d’urgence sanitaire qui a été déclaré sur le territoire québécois et faisons tout pour encourager les citoyens à rester chez eux et à limiter leurs déplacements.
Pour cette raison, nous avons considérablement réduit nos activités. Les abandons se font maintenant sur rendez-vous, et seulement pour des raisons urgentes. Puisque les animaux seront toujours plus confortables dans un foyer aimant qu’au refuge, nos services de familles d’accueil et d’adoption sont toujours fonctionnels, mais sur rendez-vous uniquement. C’est à cette condition que nous arrivons à conserver nos ressources humaines et matérielles pour accueillir les nouveaux rescapés. Nos agent.es de protection animale continuent aussi de recevoir les signalements de mauvais traitements envers les animaux et se déplacent dans les cas urgents, en prenant bien entendu les mesures de protection appropriées.
De même, nous suivons les recommandations du National Animal Care and Control Association (NACA), de l’Association vétérinaire québécoise de médecine de refuge (AVQMR) et de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) : toutes les interventions médicales non urgentes ont été suspendues. Seules les chirurgies urgentes sont pratiquées, ce qui permet de réduire les contacts humains et de préserver les fournitures médicales essentielles, qui pourront être transférées au réseau de la santé en cas de besoin.
Heureusement, nous n’avons pas subi de vague d’abandons comme cela s’est vu ailleurs dans le monde. Nous continuons toutefois de recevoir des animaux. Certains sont gravement malades, et leurs propriétaires n’ont pas les moyens de les faire soigner. D’autres nous sont apportés par des proches de personnes âgées qui ont trouvé des places en CHSLD. Les premières portées de chatons orphelins ont commencé à arriver et, comme à chaque année, la situation ira en empirant au cours des prochaines semaines.
Les besoins des animaux ne prennent pas de pause pendant le confinement et la pandémie.
Nous avons adapté nos services pour pouvoir nous concentrer sur l’essentiel, mais nous avons toujours besoin de votre soutien pour y parvenir. La majorité de nos revenus proviennent de dons, de legs et de nos autres revenus autonomes. Sans votre appui, nous ne pouvons tout simplement pas poursuivre notre mission. Si vous le pouvez, faites un don dès maintenant. C’est la meilleure façon de nous aider.
Toute l’équipe est mobilisée pour continuer d’offrir à chaque animal que nous recueillons les meilleures chances d’avoir une nouvelle vie. Nous sommes aussi déterminés à ne pratiquer l’euthanasie que lorsqu’aucune autre option n’est envisageable, soit quand les animaux ont de très graves problèmes de comportement ou de santé, ou qu’ils nous arrivent mourants et qu’il n’y a rien d’autre à faire que d’abréger leurs souffrances. Nous continuons de nous inspirer des pratiques les plus progressistes en cours dans les refuges nord-américains afin de traverser cette crise.
Merci d’être là pour nous et les animaux.
Élise Desaulniers
Directrice générale
SPCA de Montréal