Images choc de fermes à fourrure québécoises : la SPCA de Montréal interpelle les partis en vue d’une interdiction
Communiqué de presse – Pour diffusion immédiate
Montréal, le 8 septembre 2022 – Plus tôt ce matin, l’organisme de défense des animaux canadien Animal Justice a rendu publiques des images de fermes à fourrure québécoises prises le mois dernier par l’agence de photojournalisme We Animals Media. En réaction à ces images, qui révèlent les conditions déplorables dans lesquelles sont élevés les renards et visons destinés à la production de fourrure, la SPCA de Montréal réclame l’interdiction des fermes à fourrure et, lance aujourd’hui une campagne à cet effet. À l’approche des élections provinciales du 3 octobre prochain, alors qu’une majorité de Québécois.e.s s’oppose à cette industrie, la SPCA invite la population à faire pression sur les partis politiques pour y mettre fin.
« Les images déchirantes rendues publiques ce matin illustrent la vie de souffrance des centaines sinon milliers d’animaux qui continuent à être élevés pour leur fourrure au Québec » fait valoir Me Sophie Gaillard, directrice de la défense des animaux et des affaires juridiques et directrice générale par intérim de la SPCA de Montréal. En effet, les images montrent des renards confinés dans de petites cages au plancher grillagé, ainsi que des visons élevés dans des conditions intensives et insalubres.
Une industrie particulièrement brutale envers les animaux
Les renards et les visons sont des animaux curieux, intelligents et actifs qui ont des besoins comportementaux complexes, propres à leur espèce. Sur les fermes à fourrure, les renards, qui, à l’état sauvage, ont des territoires de plusieurs kilomètres carrés et creusent des terriers complexes, se retrouvent confinés dans des cages au plancher grillagé d’à peu près 1 mètre carré. Les visons, qui sont des animaux solitaires et semi-aquatiques, se retrouvent entassés par centaines dans des cages empilées les unes sur les autres à l’intérieur de hangars sans accès à de l’eau pour se baigner.
Ces conditions de vie privent les animaux de la possibilité d’exprimer leurs comportements naturels le plus élémentaires, comme chasser, courir, grimper, creuser, nager, et explorer. Elles occasionnent ainsi du stress chronique, en plus de l’état de peur constante découlant de l’impossibilité d’échapper à la présence humaine. La fréquence élevée de comportements anormaux observés chez les animaux élevés pour leur fourrure, tels que l’automutilation, le cannibalisme et les stéréotypies (comportements répétitifs effectués sans but apparent), témoigne de leur détresse psychologique.
Les méthodes de mises à mort, choisies principalement en fonction du fait qu’elles ne doivent pas endommager les peaux, sont, elles aussi, hautement problématiques. Les renards sont typiquement tués par électrocution, en faisant passer un courant électrique entre deux électrodes, l’une placée dans la bouche et l’autre dans le rectum de l’animal. Les visons, eux, sont asphyxiés avec du Co2, une méthode reconnue comme étant hautement aversive pour cette espèce. Il ne s’agit pas de pratiques désuètes ou délinquantes, mais bien de pratiques standards de l’industrie, qui sont même codifiées dans les lignes directrices élaborées par le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage.
Les fermes à fourrure n’ont plus leur place au Québec
L’industrie de la fourrure, et particulièrement de l’élevage pour la fourrure, est actuellement en déclin et ce, à l’échelle mondiale. Le Québec ne fait pas exception : alors qu’en 1982 on enregistrait 226 fermes d’élevage en sol québécois, aujourd’hui, en 2022, on n’en compte plus que trois, une de renards et deux de visons[1].
L’acceptabilité sociale de la production de fourrure est en chute libre, poussant de plus en plus de grandes marques à renoncer à son utilisation dans leurs collections. Et selon de récentes données, c’est près du trois quarts des Canadien.ne.s qui appuient une interdiction des fermes à fourrure à l’échelle fédérale[2]. La majorité des Québécois.es souhaitent la fermeture de ces installations au Québec[3].
Déjà plus d’une quinzaine de pays à travers le monde ont interdit les fermes à fourrure, dont tout récemment la France, l’Italie et l’Irlande. Au Canada, la Colombie-Britannique est devenue la première province à interdire l’élevage de visons pour leur fourrure en 2021, décision provoquée par des éclosions de COVID-19 dans ce type d’élevage.
En 2015, le gouvernement du Québec a modifié le Code civil en vue de reconnaître que « les animaux ne sont pas des biens » mais plutôt des « êtres doués de sensibilité ». Le droit québécois reconnaît également que nous avons, comme société, une responsabilité collective de veiller à leur bien-être.
« L’interdiction de l’élevage pour la fourrure serait la suite logique des réformes en matière de protection animale qui ont eu lieu au Québec au cours des dernières années », explique Me Gaillard. « Il n’est tout simplement plus acceptable aujourd’hui, en 2022, de continuer d’infliger de telles souffrances à des êtres sensibles dans l’unique but de produire un textile de luxe, absolument non-nécessaire » insiste-t-elle.
Les partis politiques interpellés pour prendre position
Dans le cadre de la campagne électorale provinciale, la SPCA de Montréal invite la population à signer une lettre qui dénonce les souffrances infligées aux animaux élevés pour leur fourrure. Cette lettre, adressée aux candidat.e.s de circonscription ainsi qu’aux principaux partis politiques, demande l’interdiction des fermes à fourrure au Québec.
[1] Statistique Canada, Bilan des visons et renards dans les fermes d’élevage et nombre de fermes (Tableau 32-10-0116-01) (2021), en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3210011601; Statistique Canada, Certaines types de bétail et volailles, données chronologiques du Recensement de l’agriculture (Tableau 32-10-0155-01) (2022), en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/en/cv.action?pid=3210015501.
[2] https://thefurbearers.com/blog/3-4-of-canadians-support-a-ban-on-fur-farming/
[3] Sondage en ligne effectué par Léger Marketing pour le compte de TACT auprès de 1015 québécois et québécoises du 6 au 9 mai 2022.
-30-
Personne-ressource pour les médias : Anita Kapuscinska, conseillère principale, Développement corporatif et relations avec les médias, SPCA de Montréal, 514 656-2760, anitak@spca.com.
À propos de la SPCA de Montréal – Fondée en 1869, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (mieux connue sous le nom de SPCA de Montréal) a été la première organisation vouée au bien-être animal au Canada. Elle est aujourd’hui le plus grand organisme de protection des animaux au Québec, s’exprimant en leur nom partout où règne l’ignorance, la cruauté, l’exploitation ou la négligence.