fbpx

La vie au bout d’une chaîne

Ensemble, exigeons mieux pour les chiens de traîneau!

Les expéditions en traîneau à chiens sont une activité hivernale populaire au Québec, particulièrement auprès des touristes. La province compte plus de 130 établissements, qui font travailler au moins 5 000 chiens.

Mais derrière les images de cartes postales de chiens qui courent joyeusement dans la neige folle se cache trop souvent une triste réalité. La majorité des chiens de traîneau au Québec sont exploités dans des conditions qui n’assurent pas leur bien-être.

Comme les chiens qui partagent nos vies, les chiens de traîneau méritent de pouvoir faire de l’exercice régulièrement (même l’été!), de bouger librement pendant la journée et de jouer avec d’autres chiens.

Ils devraient recevoir une attention individualisée chaque jour, ainsi que des soins vétérinaires réguliers. Enfin, ces chiens devraient pouvoir finir leurs jours dans un foyer aimant lorsqu’ils deviennent trop âgés ou incapables de travailler.

Sauf indication contraire, toutes les photos apparaissant sur cette page ont été prises au Québec en 2022 par © Shay Lee.

Signez la pétition pour demander au gouvernement du Québec de mettre en place un encadrement plus strict de l’industrie des chiens de traîneau.

Signatures 964
Objectif 10,000

Pour une meilleure protection des chiens de traîneau

  • Hidden

Plusieurs cas de cruauté médiatisés

Plusieurs cas médiatisés dans les dernières années ont exposé les graves lacunes en matière de bien-être animal au sein de l’industrie des chiens de traîneau au Québec, notamment celui d’Expédition Mi-Loup, dont le propriétaire a été récemment condamné devant les tribunaux pour cruauté animale.  

Assurons-nous qu’il n’y ait plus jamais de cas comme celui-ci au Québec! 

Des chiens enchaînés presque toute leur vie

Dans l’industrie des chiens de traîneau, la plupart des chiens passent l’essentiel de leur vie attachés au bout d’une chaîne, sans pouvoir se déplacer librement.

« Les chiens sont des animaux sociaux dont l’équilibre et le bien-être dépendent de la possibilité d’avoir des contacts normaux avec d’autres membres de leur espèce. Privés de cette possibilité, les chiens maintenus à l’attache peuvent développer de graves problèmes de frustration, voire de la souffrance psychologique, menant éventuellement à de la détresse et au développement de stéréotypies ou de troubles compulsifs. Ce constat s’applique également aux chiens détenus à l’attache en groupe, comme les chiens de traîneau, car une saine socialisation avec les autres chiens repose sur les contacts physiques et le jeu, ce qui est impossible lorsqu’ils sont attachés. » 

– Dre Enid Stiles, vétérinaire comportementaliste, présidente du Groupe d’étude sur le bien-être animal de l’Association mondiale vétérinaire (Animal Welfare Working Group, World Veterinary Association) et ancienne présidente de l’Association canadienne des médecins vétérinaires

© We Animals Media, Expedition Mi-Loup QC - 2021

Des chenils surpeuplés

Peu de chiens sont stérilisés au sein de cette industrie, et la séparation des mâles et des femelles n’est pas faite de manière assidue, ce qui donne lieu à des portées non désirées, se soldant parfois par la mise à mort des chiots. 

Près de 30 établissements de chiens de traîneau au Québec comptent plus de 50 chiens chacun, et certains en ont même jusqu’à 200. Une telle surpopulation compromet la possibilité d’accorder à chaque animal les soins et l’attention dont il a besoin, ce qui augmente le risque de négligence.

Des chiens privés d’une retraite digne de ce nom

Les chiens de traîneau, après des années de service, méritent de passer les dernières années de leur vie dans des foyers aimants. Pourtant, les véritables programmes de retraite sont rares dans cette industrie. Les animaux plus âgés, ou devenus inaptes à être attelés pour une autre raison, sont généralement tués ou bien finissent par mourir de vieillesse au bout de leur chaîne.

Une industrie qui n’est pas spécifiquement règlementée

Aucun encadrement particulier n’existe pour les quelque 130 établissements de chiens de traîneau au Québec, alors que c’est le cas en Colombie-Britannique, par exemple. Il est temps que ça change! 

Demandez au gouvernement provincial de mettre en place un encadrement particulier pour cette industrie, incluant des normes obligatoires et une application stricte de ces normes par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

Pour lire nos recommandation détaillées, cliquez ici.

Au Québec seulement, ce sont plus de 5 000 chiens qui sont actuellement à risque. Ces milliers de chiens comptent sur vous!

FAQ

Il s’agit d’une industrie importante au Québec. Selon des données obtenues du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), au 16 juillet 2024, la province comptait 134 établissements de chiens de traîneau actifs comprenant un total de 5 078 chiens. En termes de distribution géographique, les régions administratives comportant le plus d’établissements de ce type sont, en ordre décroissant, le SaguenayLac-Saint-Jean, Lanaudière, la Capitale-Nationale, la Mauricie et les Laurentides. 

Plusieurs cas récemment médiatisés ont mis en lumière les graves problèmes de bien-être animal au sein de l’industrie du traîneau à chiens au Québec. Le 7 juin 2024, le propriétaire, ainsi qu’un employé de l’entreprise Expédition Mi-Loup, située à l’Île-d’Orléans, ont été condamnés pour cruauté animale. Plus précisément, le propriétaire a été reconnu coupable de trois chefs d’accusation, soit d’avoir volontairement tué ou mutilé, blessé, empoisonné ou estropié des chiens, d’avoir causé des souffrances à des animaux sans nécessité et d’avoir négligé de nourrir et de soigner convenablement les chiens sous sa garde. En 2022, le Chenil La Poursuite, situé à Lévis, avait fait l’objet d’allégations de mauvais traitements sur les réseaux sociaux, menant éventuellement à une saisie de 19 chiens par le MAPAQ.

Au-delà de tels incidents de cruauté animale et de manquements à la loi, ce sont les pratiques standards de l’industrie du traîneau à chiens qui sont problématiques. En effet, des milliers de pages de documents obtenus via des demandes d’accès à l’information et consultés par la SPCA de Montréal démontrent les conditions de vie inadéquates – et pourtant légales – des chiens de traîneau au Québec. Voilà pourquoi il est nécessaire que soit mis en place rapidement un encadrement plus strict de cette industrie.

La majorité des chiens de traîneau au Québec sont exploités dans des conditions qui n’assurent pas leur bien-être.

  • Détention à l’attache : La plupart des chiens passent la vaste majorité de leur vie attachés au bout d’une chaîne, ce qui peut causer de graves problèmes de frustration, voire de la souffrance psychologique, menant éventuellement à de la détresse et au développement de stéréotypies ou de troubles compulsifs.
  • Absence ou défaillance des mesures de contrôle de la reproduction : Peu de chiens sont stérilisés, et la séparation des mâles et des femelles n’est pas faite de manière assidue, ce qui donne lieu à des naissances surabondantes et crée un problème de gestion des portées non désirées se soldant parfois par la mise à mort de chiots.
  • Chenils surpeuplés et lacunes au niveau des soins vétérinaires : Près de 30 établissements de chiens de traîneau québécois comptent plus de 50 chiens chacun. Certains en ont même jusqu’à 200! Une telle surpopulation compromet la possibilité d’accorder à chaque chien les soins et l’attention dont il a besoin. Malgré l’obligation de fournir des soins de santé aux animaux malades ou blessés prévue à la loi, il demeure fréquent que les chiens de traîneau soient privés de soins vétérinaires adéquats.
  • Absence de programme de retraite et de plan de cycle de vie : Les chiens de traîneau, après des années de service, méritent de passer les dernières années de leur vie dans des foyers aimants. Pourtant, les véritables programmes de retraite sont rares dans l’industrie. Les animaux âgés, ou devenus inaptes à être attelés pour une autre raison, sont généralement tués ou bien finissent par mourir de vieillesse au bout de leur chaîne.

Les chiens sont des animaux sociaux dont l’équilibre et le bien-être dépendent de la possibilité d’avoir des contacts physiques normaux et de jouer avec leurs congénères, ce qui est impossible lorsqu’ils sont attachés. Privés de cette possibilité, ils peuvent développer de graves problèmes de frustration, voire de souffrance psychologique, menant éventuellement à de la détresse et au développement de stéréotypies ou de troubles compulsifs.

La garde à l’attache limite également la possibilité d’adopter des postures corporelles normales, ce qui peut entraîner des frustrations et des conflits supplémentaires au sein des groupes sociaux.

En raison de son impact néfaste sur le bien-être des chiens, la détention à l’attache est proscrite par le Code de pratiques recommandées aux chenils du Canada publié par l’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV).

La reproduction non planifiée peut susciter un problème majeur de bien-être, car les portées de chiots qui en résultent sont souvent non désirées et peuvent faire l’objet de soins insuffisants ou être mises à mort. Dans le cas d’Expédition Mi-Loup, par exemple, plusieurs centaines de chiots non désirés par année étaient tués, notamment en étant jetés vivants dans un congélateur.

Au-delà des problèmes liés à la mise à mort d’animaux excédentaires, il existe une corrélation négative entre le nombre d’animaux par établissement et la qualité des soins prodigués à ceux-ci. En effet, les risques de négligence augmentent de façon importante dans les chenils surpeuplés. Il devient effectivement très difficile de maintenir un niveau de soin acceptable lorsque les élevages prennent trop d’ampleur.

Au Québec, ce sont près de 30 établissements qui comptent plus de 50 chiens chacun, et certains en ont même jusqu’à 200! Une telle surpopulation compromet la possibilité d’accorder à chaque animal les soins et l’attention dont il a besoin, en raison du temps et des ressources que cela exige. En effet, malgré l’obligation de fournir des soins de santé aux animaux malades ou blessés prévue à la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal, il demeure fréquent que les chiens de traîneau soient privés de soins vétérinaires adéquats.

La méthode la plus efficace pour empêcher les chiens de se reproduire de manière incontrôlée est de stériliser tous les individus qui ne sont pas destinés à la reproduction. Contrairement à certaines idées reçues, la stérilisation ne réduit pas les capacités athlétiques d’un chien. Elle présente également plusieurs avantages, car elle peut notamment faciliter la cohabitation des femelles et des mâles et réduire les bagarres, ainsi que les problèmes de santé.

Peu importe le rôle qu’il remplit, tout chien mérite d’être traité avec dignité et respect tout au long de sa vie. Du moment qu’il est en bonne santé et bien socialisé, il n’existe aucune raison acceptable de mettre fin à sa vie. Les chiens de traîneau ne font pas exception. Lorsqu’ils deviennent trop vieux pour être performants ou inaptes au travail pour toute autre raison, ils devraient pouvoir finir leurs jours dans un foyer aimant. C’est bien la moindre des choses après toutes ces années de service.

L’industrie du traîneau à chiens doit être mieux encadrée, notamment pour que soient mis en place des programmes de retraite robustes, qui assurent une fin heureuse aux chiens dont elle se sert. À cet égard, le Québec devrait suivre l’exemple de la Colombie-Britannique, dont la réglementation applicable aux chiens de traîneau exige qu’un plan de cycle de vie soit établi pour chaque chien. Ce dernier doit notamment comprendre un plan de socialisation permettant d’assurer que le chien puisse être placé dans un foyer au moment de sa retraite, ainsi qu’un plan de retraite favorisant le placement dans un foyer.

Au Québec, l’industrie du traîneau à chiens ne fait pas l’objet d’encadrement particulier, contrairement à ce qui est le cas ailleurs, comme en Colombie-Britannique, par exemple. Les établissements de chiens de traîneau tombent donc sous le régime général de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal et le Règlement sur le bien-être et la sécurité des animaux domestiques de compagnie et des équidés, qui prévoient certaines exigences de base qui s’appliquent à tous les chiens, dont les chiens de traîneau.

Toutefois, le Règlement présente plusieurs lacunes importantes. Par exemple, il permet de garder un chien enchaîné 23 heures sur 24. Également, il n’impose une limite maximale de 50 animaux par établissement qu’aux éleveurs commerciaux; aucune limite n’est imposée aux établissements de chiens de traîneau qui ne font pas d’élevage commercial. Le Règlement ne prévoit pas non plus de durée minimale de soins quotidiens par chien, ce qui permettrait d’assurer que chaque animal soit évalué de manière sommaire et bénéficie d’une attention individualisée chaque jour. De plus, aucune obligation n’existe relativement à la stérilisation des chiens non destinés à la reproduction, ni relativement à l’établissement d’un programme de retraite pour les chiens ne pouvant plus être attelés.

En Colombie-Britannique, l’industrie du traîneau à chiens fait l’objet d’un encadrement particulier qui exige, notamment, qu’un plan de cycle de vie soit établi pour chaque chien. Ce plan doit comprendre :

  • Un budget annuel pour l’hébergement, l’alimentation, les soins quotidiens, les soins vétérinaires, le toilettage, l’entraînement, l’équipement, le placement à la retraite et l’euthanasie;
  • Un plan de socialisation permettant d’assurer que le chien puisse être placé dans un foyer au moment de sa retraite;
  • Un plan de reproduction ou de contrôle de la reproduction;
  • Un plan de retraite favorisant le placement dans un foyer.

D’autres juridictions réglementent plusieurs des aspects les plus problématiques de l’industrie du traîneau à chiens via des exigences en matière de bien-être animal applicables à tous les chiens :

  • Garder un chien principalement à l’attache est interdit en Autriche, en Allemagne, en Suisse, ainsi que dans une vingtaine d’États américains dont la Californie, le Delaware, le Nevada, l’Oregon, le Rhode Island et le Texas. La pratique est également interdite au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.
  • En Ontario, toute personne gardant un chien principalement à l’extérieur doit vérifier quotidiennement son état de santé, ainsi que son bien-être.
  • Les normes en vigueur au Pays de Galles exigent un ratio d’une personne à temps plein pour 20 chiens adultes, ce qui représente une durée de soins quotidiens de presque 25 minutes par animal.

À la lumière des graves problèmes de bien-être animal qui persistent dans l’industrie des chiens de traîneau, la SPCA de Montréal demande au gouvernement du Québec de mettre en place un encadrement particulier pour cette industrie en vue d’assurer une protection adéquate aux chiens qui y travaillent. Plus particulièrement, nous demandons l’élaboration de normes obligatoires spécifiques à ce secteur, basées sur nos recommandations et qui compléteraient les exigences réglementaires générales actuellement en vigueur. En vue d’assurer que ces nouvelles normes obligatoires se traduisent en une véritable amélioration du bien-être des chiens, une application stricte de ces normes par le MAPAQ est également nécessaire.

Les normes obligatoires spécifiques à l’industrie des chiens de traîneau devraient s’inspirer des meilleures pratiques et comprendre, notamment  :

  • L’interdiction de la détention à l’attache comme mode de garde principal.
  • La stérilisation obligatoire des chiens non destinés à la reproduction.
  • Un maximum de 50 chiens pouvant être détenus par chaque établissement.
  • L’obligation de mettre en place un programme de retraite pour les chiens âgés ou inaptes à être attelés, ainsi que d’élaborer un plan du cycle de vie complet pour chaque chien.

Une liste complète de nos recommandations est disponible ici.

Une fois élaborées, ces normes doivent être appliquées de manière assidue par le MAPAQ :

  • Les établissements de chiens de traîneau devraient faire l’objet de plusieurs inspections par année, sans préavis, dont au moins une visite pendant la saison estivale.
  • Le permis devrait être utilisé de manière coercitive, c’est-à-dire que son obtention, son renouvellement et sa validité devraient être conditionnels au respect des normes obligatoires. En cas de non-conformité, le permis devrait être suspendu ou carrément révoqué.
  • En cas de non-respect des normes, les chiens devraient rapidement être saisis afin d’être retirés de l’établissement.

Sauf indication contraire, toutes les photos apparaissant sur cette page ont été prises au Québec en 2022 par © Shay Lee.