Chaque fois que je me promène au centre-ville de Montréal, je suis entourée de passants qui portent de la fourrure, me rappelant la douleur et la souffrance des animaux exploités par l’industrie de la fourrure. J’ai toujours sur moi des collants éducatifs et des brochures explicatives sur la réalité de la fourrure à distribuer aux gens avec qui j’ai la chance de parler. Malgré cela, je ressens toujours de l’impuissance lorsque je pense à ceux et celles que je ne peux pas rejoindre – ces gens que je vois boire leur café, discuter et vaquer à leurs occupations – et dont le capuchon, le chapeau ou même les bottes sont garnis de fourrure.
Je sais que la plupart des gens sont intrinsèquement compatissants et qu’ils ne voudraient jamais faire de mal à un animal. Dans les années 1990, la plupart du monde n’osait même pas porter de fourrure, car c’était considéré comme contraire à l’éthique et très impopulaire dans le milieu de la mode. Plus récemment toutefois, l’industrie de la fourrure a réussi à tromper les gens afin de leur faire oublier la cruauté inhérente à ses produits.
Les sons, les visions et les odeurs me hanteront à jamais
Derrière chaque produit fait avec de la fourrure se trouvent la souffrance et la mort d’un animal. Je l’ai constaté de mes propres yeux sur une ferme d’élevage d’animaux à fourrure québécoise où je suis allée. J’ai été témoin de ce que ces animaux sont obligés d’endurer. J’ai vu des milliers de visons, vivant sur de gigantesques amas d’excréments et d’urine, forcés de respirer l’air putride chargé d’ammoniaque, ou encore obligés de faire les cent pas sur le sol grillagé de leur minuscule cage. J’ai vu des renards qui vivaient dans des cages à fond grillagé, qui tournoyaient désespérément, essayant de creuser et de se cacher, comme les renards le font naturellement, mais sans nulle part où aller. J’ai vu des animaux qui attendaient d’être brutalement tués par électrocution anale ou gazés à mort – le tout afin de produire des objets de luxe inutiles.
Trappés ou élevés pour leur fourrure, ces animaux subissent d’insupportables souffrances
Je souhaite que tous les gens qui portent de la fourrure soient témoins de la misère et de la cruauté qu’ils soutiennent involontairement. La vérité est que chaque année, au Canada seulement, plus de trois millions d’animaux, tels que des visons et des renards, sont élevés et tués sur des fermes d’élevage d’animaux à fourrure. Sans compter les centaines de milliers d’animaux qui sont pris dans des pièges – blessés et terrifiés – attendant de mourir de faim ou de froid ou encore d’être fusillés, piétinés, matraqués ou même étouffés à mort pour leur fourrure.
Il est temps de changer les choses
J’espère qu’en vous informant sur cette industrie ou en voyant des gens qui portent de la fourrure dans la rue, le métro ou dans les magasins, vous ferez le même lien que moi. Je souhaite que vous voyiez les millions d’animaux qui souffrent inutilement, et que vous sachiez que nous avons le pouvoir de mettre fin à leurs souffrances. Nous pouvons refuser d’acheter et de porter de la fourrure et éduquer les gens à propos de la réalité qu’elle cache. Je vous encourage à parler avec votre entourage afin d’informer le plus de gens possible. Ensemble, envoyons le message clair que la fourrure n’est pas à la mode et qu’il est temps d’y mettre fin.
Ce que vous pouvez faire dès maintenant
- Renoncez à la fourrure en choisissant des vêtements sans produits d’origine animale.
- Partagez la campagne #finilafourrure sur les réseaux sociaux et éduquer votre entourage à propos de la réalité derrière la fourrure.
- Demandez au gouvernement du Canada d’interdire les élevages d’animaux à fourrure.
- Si vous possédez des articles ou des vêtements en fourrure et que vous désirez vous en départir, déposez-les à la réception de la SPCA de Montréal.
- Apprenez-en plus sur les fermes d’élevage d’animaux à fourrure ainsi que sur le trappage en visitant le site www.finilafourrure.com.
Me Alanna Devine B.A., B.C.L., LL.B. – Directrice de la défense des animaux
Me Alanna Devine est membre du Barreau du Québec et de l’Ontario. Elle travaille à la SPCA de Montréal depuis plus de neuf ans. Auparavant, Alanna a été stagiaire à la Cour suprême du Canada et a obtenu des diplômes en droit civil et en common law de la Faculté de droit de l’Université McGill, après avoir terminé un baccalauréat en criminologie. En sa qualité de directrice de la défense des animaux, elle supervise le Département des enquêtes et inspections ainsi que le Département de défense des animaux. Son travail consiste principalement à améliorer la protection des animaux à l’échelle municipale, provinciale et fédérale. Alanna est aussi une pâtissière végétalienne passionnée et elle a adopté un chien aveugle de la SPCA. (© Photo: Jo-Anne McArthur / We Animals)