La fourrure, en déclin partout
L’industrie de la fourrure, et particulièrement l’élevage des animaux pour leur fourrure, est actuellement en déclin, et ce, à l’échelle mondiale. Le Québec ne fait pas exception : alors qu’en 1982 on enregistrait 226 fermes d’élevage en sol québécois, en 2022, on n’en compte plus que trois, une de renards et deux de visons1,2. On note aussi une diminution de la valeur de la fourrure. Par exemple, le prix de vente moyen d’une peau de vison au Québec a chuté de 64 % de 2012 à 20183.
Dans le monde de la mode, les grandes marques renoncent à l’utilisation de la fourrure dans leurs collections, et l’acceptabilité sociale de la production de fourrure est en chute libre. Selon un sondage effectué en février 2022, environ trois quarts des Canadien.ne.s appuient une interdiction des fermes à fourrure à l’échelle du pays4, et une majorité de Québécois.es souhaitent la fermeture de ces installations au Québec (sondage en ligne effectué par Léger Marketing pour le compte de TACT auprès de 1 015 québécois et québécoises du 6 au 9 mai 2022).
La situation ailleurs
Plus d’une quinzaine de pays ont interdit les fermes à fourrure, dont le Royaume-Uni (2020), les Pays-Bas (2023), la République tchèque (2019), la Norvège (2019), la Belgique (2019), la France (2021), l’Italie (2021) et, tout récemment, l’Irlande (2022).
Au Canada, la Colombie-Britannique est devenue la première province à interdire l’élevage de visons pour leur fourrure en 2021, décision motivée par des éclosions de COVID-19 dans ce type d’élevage.
En 2015, l’Assemblée nationale du Québec a adopté à l’unanimité la Loi visant l’amélioration de la situation juridique de l’animal, qui a modifié le Code civil du Québec en vue de reconnaître que « les animaux ne sont pas des biens », mais plutôt des « êtres doués de sensibilité » ayant « des impératifs biologiques ». Le droit québécois reconnaît également que nous avons, comme société, une responsabilité collective de veiller à leur bien-être. Il n’est donc plus acceptable aujourd’hui au Québec d’infliger de telles souffrances aux animaux dans l’unique but de produire un textile de luxe, absolument non nécessaire.