Il peut être facile pour un amoureux ou une amoureuse des animaux, en passant par l’animalerie, de se laisser charmer par une tortue aquatique. Les deux espèces les plus communes sont la tortue à oreilles rouges et la tortue de curseur à ventre jaune. Le petit animal, qui est paisiblement immobile sur sa roche artificielle, ne semble pas nécessiter beaucoup d’attention. Ne serait-ce pas là le compagnon parfait quand nous avons peu de temps pour nous occuper d’un animal? Eh bien, détrompez-vous! La garde en captivité d’une tortue n’est pas facile.
Les besoins particuliers d’une tortue aquatique
Le problème avec ces animaux, c’est que les gens les adoptent sans connaître tous leurs besoins spécifiques, alors qu’avoir une tortue en captivité à la maison n’est pas une mince affaire. Déroger des conditions essentielles à leur bien-être peut entraîner des conséquences graves pour leur santé. Un environnement inadapté, un régime alimentaire déficient, un manque de rayons UV ou encore une mauvaise hygiène peut devenir très problématique. Parmi les conséquences possibles, on compte notamment les infections respiratoires, l’irritation des yeux (causée par le taux d’ammoniaque trop élevé dans l’eau qui peut, à la longue, intoxiquer l’animal) et le ramollissement de la carapace.
De plus, ces tortues peuvent dépasser la taille d’un cantaloup. Pour leur assurer un bien-être optimal et pour qu’elles aient suffisamment d’espace pour nager, nous recommandons de les garder dans un étang, un bassin ou, à tout le moins, dans un grand aquarium de 70 gallons. Puisque ce ne sont pas des animaux de compagnie communs comme les chats ou les chiens, peu de vétérinaires se spécialisent dans les soins aux tortues, ce qui rend difficile le suivi de base dont elles ont besoin.
En plus d’avoir des besoins particuliers, elles ont une espérance de vie de 30 à 40 ans. Adopter une tortue aquatique, c’est un engagement à très long terme et à ne pas prendre à la légère.
Une menace à la biodiversité du Québec
Ces difficultés font que les propriétaires, dans l’intention de leur offrir une meilleure vie, les laissent aller dans la nature. Une erreur qu’il faut absolument s’abstenir de commettre, car les tortues à oreilles rouges sont une espèce envahissante. Et si elles ont toujours été en captivité, elles ne sauront pas nécessairement se débrouiller une fois en liberté.
Adoption
La SPCA de Montréal tente de transférer la plupart des tortues qu’elle reçoit à des sanctuaires, mais il arrive que certaines d’entre elles soient placées en adoption. Si l’adoption d’une tortue aquatique vous intéresse, et que nous en avons au refuge, nos conseillers et conseillères se feront un plaisir de vous guider et de vous informer sur les besoins de ces petits pensionnaires à la recherche d’un nouveau foyer.