Montréal, 5 avril 2023 – Le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE) publiait, le 30 mars dernier, son nouveau Code de pratiques qui propose des lignes directrices encadrant le traitement des vaches laitières au Canada. Ces balises n’ont pas force de loi au Québec et demeurent d’application strictement volontaire, mais elles témoignent des pratiques courantes de l’industrie.
La SPCA de Montréal salue le fait que le nouveau Code de pratiques reconnaisse le besoin de socialisation des vaches laitières et des veaux ainsi que l’importance grandissante de ces enjeux au sein de l’opinion publique. Toutefois, il demeure préoccupant que les principales pratiques problématiques en termes de bien-être des vaches laitières restent permises par le Code de pratiques, et ce malgré les avancées de la science invitant à les repenser.
D’abord, le Code de pratiques ne prévoit aucune exigence quant à l’accès à l’extérieur pour les vaches, et la stabulation entravée, soit la garde à l’intérieur des vaches alors qu’elles sont maintenues par le cou à une barre d’attache, est toujours permise. Cette pratique, qui les empêche de se déplacer et même de se retourner sur elles-mêmes, constitue le sort de près de 90 % des vaches québécoises. Une nouvelle exigence effective en 2027 précise que les vaches devront avoir « des possibilités suffisamment fréquentes de se mouvoir librement ». Toutefois, cette exigence est formulée de manière si vague qu’il est difficile d’en vérifier l’application et ainsi elle pourrait continuer de permettre la garde à l’attache de façon quasi-permanente.
Ensuite, le Code de pratiques fait état des données scientifiques qui soulignent l’importance de garder les veaux laitiers en groupe ou en paires plutôt qu’en isolation complète lorsqu’ils sont séparés de leur mère. Cependant, le délai de huit ans (2031) accordé à l’industrie pour mettre en place cette pratique est déraisonnable, d’autant plus que le secteur du veau de grain a su mettre en place des changements similaires dans un délai significativement plus court, soit trois ans.
De plus, le Code de pratiques permettra toujours que soient envoyées vers l’abattoir des vaches produisant encore du lait, ce qui peut s’avérer particulièrement douloureux pour elles lors de longs transports. Ensuite, aucune exigence n’est émise quant à l’établissement d’un plan d’urgence en cas de catastrophes naturelles ou d’incendie de ferme afin d’assurer la survie et le bien-être des animaux. Finalement, le nouveau Code de pratiques n’aborde pas la question cruciale de la séparation de la vache et de son veau, une pratique qui est au cœur de la production laitière et qui commence à être revisitée au sein de certaines des meilleures pratiques internationales.
Un nombre record de citoyens et citoyennes ont fait parvenir leurs commentaires au CNSAE lors de la consultation publique précédant la publication de ce Code. En réponse à cette mobilisation sans précédent, le Code de pratiques reconnaît les préoccupations du public en ce qui concerne notamment la liberté de mouvement et le besoin d’interactions sociales des vaches. Par contre, il est regrettable que cette reconnaissance des enjeux principaux relatifs au bien-être des vaches laitières ne se traduise pas par des exigences et des encadrements assez précis et détaillés pour améliorer significativement les conditions de vie de millions de vaches laitières aux Canada.
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Source : SPCA de Montréal
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Crédit photo : We Animals Media
À propos de la SPCA de Montréal
Fondée à Montréal en 1869, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (maintenant mieux connue sous l’appellation SPCA de Montréal) fut la première organisation vouée au bien-être animal au Canada. La SPCA a parcouru un long chemin depuis sa fondation : elle est maintenant le plus grand organisme de protection des animaux au Québec, s’exprimant au nom des animaux partout où règnent l’ignorance, la cruauté, l’exploitation ou la négligence
